Financement
C’est la question qui suscite le plus de curiosité chez les gens : comment financez-vous tout ce travail ? Et bien, pour le moment, la réponse est la suivante : comme nous le pouvons tout simplement.
Certains touristes qui ont passé leurs vacances à Bayahibé et que j’ai eu la chance de croiser sur mon chemin, sont rentrés dans leur pays d’origine et de temps en temps apportent leur grain de sable pour que tout cela soit possible.
Des habitants dominicains, des Haïtiens et des étrangers résidents sensibilisées par ce qui se passe ici, apportent aussi leur soutien, que ce soit économiquement, avec de la nourriture ou du matériel en fonction des besoins.
Moi même, avec un peu d’argent que j’obtiens en donnant quelques cours d’espagnol à des étrangers, ou encore en travaillant comme traductrice, caissière, guide touristique ou en prenant ce qui se présente de temps à autre. J’essaie aussi de motiver mes amis qui ne vivent pas en République Dominicaine pour qu’ils participent.
Quand il n’y a plus d’argent, je continue à travailler, même si cela est plus difficile et que l’on perd beaucoup plus de temps. Je fais les voyages aux bateys en auto-stop, s’il manque de la nourriture, je fais du porte à porte et si nous devons faire face à des cas urgents, j’essaie de réunir l’argent nécessaire en espérant qu’il se produise quelque chose afin de pouvoir le rembourser.
Nombreuses sont les personnes qui se demandent pourquoi je fais tant de sacrifices … parfois moi aussi je me le demande …
Mais quand je vois Ariel qui grandit chaque jour de plus en plus, quand Gabriela me sert dans ses bras, si heureuse de me voir arriver avec de la nourriture et des crèmes, quand je pense aux fois où j’ai rêvé que le centre culturel était terminé ou encore quand l’un de vous m’envoie un mail pour m’offrir son aide … et bien je n’ai plus besoin de réponse.
Je crois en ce que je fais, et je crois que cela peut être encore plus bénéfique à long terme, et tout laisse penser que j’y arriverai. Ainsi, si un jour comme ils sont peu nombreux aujourd’hui, je me retrouve sans maison et que je dois dormir chez des amis (je remercie Dieu de les avoir !), ou si mes savates sont à moitié cassées, peu m’importe. Le jour où je réaliserai ce rêve, tout cela ne sera plus que d’amusantes anecdotes.
Dans quelques mois, la fondation sera autorisée. Alors je me mettrai en contact avec toutes ces entreprises qui ont un budget pour ce type de projets et qui ne l’utilisent pas, et avec vous tous. Et à ce moment là, le rêve deviendra réalité.
Pour le moment, continuez à envoyer ce que vous pouvez, car avec cela nous pouvons faire beaucoup plus que si vous n’envoyiez rien. Et pour tout le reste, l’avenir nous le dira.
Merci à Tous.